Bien que ce système ait contraint les étudiants et les professeurs à s’adapter à une nouvelle manière de travailler, il a également montré que les technologies collaboratives sont efficaces pour continuer à étudier. Comment tirer tout le bénéfice de ces systèmes collaboratifs au service de l’éducation pour tendre vers plus d’échanges à l’échelle mondiale ?
Pour une meilleure collaboration technologique à portée internationale
L’éducation est ce qui nous permet tous un jour d’amener une réflexion sur le monde, ses enjeux et ses problématiques. En 1988, la Déclaration Mondiale sur l’Enseignement Supérieur soulignait l’importance de créer des mécanismes de soutien au niveau national et international pour promouvoir les réflexions et problématiques sur l’avenir du monde à plus grande échelle. Il résultait également de cette déclaration que les pays du Nord travaillent main dans la main avec les pays du Sud pour stimuler et partager les connaissances et les progrès entre les deux hémisphères. Pour faire le lien avec le reste du monde, il est donc essentiel de pouvoir s’appuyer sur l’aspect collaboratif des nouvelles technologies et il en va de même pour l’éducation.
La crise a justement permis d’accélérer la prise de conscience des opportunités que représentent les technologies pour l’éducation, tout en insistant sur les profonds changements qui se produisent sur le marché du travail. Les frontières nationales sont depuis longtemps franchies au moyen des nouvelles technologies et de leur approche collaborative : le télétravail en est le parfait exemple. Leur utilisation dès le début de l’apprentissage universitaire pourrait doter les jeunes avec des compétences et des outils dont ils ont besoin pour s’épanouir dans un monde en évolution rapide et d’en comprendre les enjeux à l’international.
Prendre exemple sur les Moocs pour faire tomber les barrières
Les Moocs (cours en ligne ouverts) sont les premiers outils qui redessinent l’éducation et permettent une approche internationale, autour d’enjeux importants qui façonnent notre monde. D’ailleurs, certains Moocs associent déjà le côté interactif et collaboratif pour discuter des enjeux environnementaux et socio-économiques.
Les institutions éducatives peuvent ainsi prendre exemple sur les Moocs et sur le côté interactif de la pédagogie pour créer des parallèles culturels et apporter des mécanismes de soutien sur des projets nationaux et internationaux. En France d’ailleurs, les institutions publiques démontrent une certaine volonté d’améliorer la cohésion des territoires : à travers la loi 4D, qui constitue la prochaine étape sur le chemin de la décentralisation et le transfert des compétences territorial et national, et le projet du Grand Paris, qui vise à accélérer la collaboration entre la capitale et sa banlieue. De la même manière que ces démarches envers la diversité et le partage de connaissances s’opèrent auprès des institutions publiques, le système éducatif peut compter sur les technologies collaboratives pour sa propre expansion du savoir. Il est alors possible d’élargir l’horizon de la formation, d’affranchir numériquement les frontières à travers des outils qui permettent une collaboration mondiale destinée à faire tomber les barrières linguistiques, culturelles et favoriser l’entraide dans l’apprentissage.
C’est d’ailleurs l’initiative tentée par certaines crèches du groupe La Maison Bleue en 2015 : un rendez-vous entre les enfants d‘une grande section et les petits camarades du jardin d’enfants anglais, via un système de visioconférence, pendant 10 minutes chaque vendredi. Cet éveil linguistique via le numérique, qui avait dès lors beaucoup plus aux plus jeunes, permettrait une découverte et une meilleure compréhension de l’environnement étranger mais également une immersion culturelle.
Campus numériques, amplificateurs de savoirs
L’existence des campus numériques n’est pas nouvelle. En effet, au début des années 1990, l’AUF (l’Agence Universitaire de Francophonie) a soutenu la mise en place d’infrastructures spécifiques, ces fameux campus numériques, permettant aux universitaires d’accéder à des bibliothèques numériques, à des formations diplômantes à distance, et à des parcours de soutien aux formateurs dans les domaines des TICE. Pour les étudiants qui ont déjà l’habitude de dépasser les frontières via les Réseaux Sociaux et Internet, ces campus numériques leur permettent de dépasser les limites du savoir national et les frontières physiques.
Pour aller plus loin dans l’aspect numérique tout en assurant une excellence pédagogique, le système éducatif a même imaginé des possibilités virtuelles interactives pour se déplacer dans des universités et assister à des cours en temps réel. Il ne faut cependant pas s’y méprendre : les technologies collaboratives ne remplacent pas les savoirs traditionnels et ancestraux que nous connaissons, elles les amplifient et les accélèrent.
La crise sanitaire en est le parfait exemple : le système éducatif a fait appel aux moyens technologiques mis à sa disposition pour assurer une continuité pédagogique. Et si au lieu d’être utilisés en tant qu’éléments de dépannage, ces outils collaboratifs permettaient l’extension des campus numériques et du savoir ? Certains secteurs comme celui de la santé, ont pu bénéficier eux-aussi de ces nouvelles technologies de communication : en témoigne la collaboration entre les États-Unis et l’Allemagne pour développer le vaccin Comirnaty (développé par Pfizer et BioNTech) contre la Covid-19.
De la même manière que de grosses sociétés telles que Pfizer et BioNTech ont réussi à coopérer, les institutions éducatives pourraient également, au moyen des technologies collaboratives, travailler ensemble pour propulser le savoir et l’apprentissage au-delà des frontières, tout en favorisant l’immersion culturelle et la compréhension de l’environnement étranger… pour par la suite peut-être, s’en inspirer, prospérer et créer !